PBN par ci, PBN par là… Voici 3 lettres qui semblent revenir à la mode ces derniers temps. Construire un réseau de sites pour “pousser” un site principal dans les SERP serait-elle la nouvelle recette de netlinking miracle ? Avant de nous pencher plus avant sur cette question, notamment la dimension éthique d’une telle pratique, certains parmi vous se demandent peut-être simplement ce qu’est un PBN ? Essayons de comprendre et de voir ensemble ce qu’il en retourne.
Qu’est-ce qu’un PBN ?
Dans sa définition courante, un PBN ou réseau privé de blogs (Private Blog Network) est un ensemble de sites construits dans le but de renforcer le positionnement d’un Money site (site principal dont vous cherchez à optimiser la visibilité naturelle sur les résultats de recherche). A ce jour, les techniques pour monter un réseau de sites sont presque aussi nombreuses qu’il existe de référenceurs : réutilisation de domaines expirés (dans la thématique ou non), montage sur des sources variées (WordPress, Spip, Tumblr, Blogger…), création d’arborescences en silos, architectures n-tiers, couches intermédiaires “propres” pour sécuriser le Money site, leurres et blocage des robots en prévention du spam report, évolution du netlinking dans le temps, etc.
Cachez ces footprints que je ne saurais voir
Quelles que soient les techniques employées, il est aujourd’hui un point commun indiscutable lorsque l’on parle de réseaux de sites : l’efficacité d’un PBN réside dans la capacité du SEO à brouiller les pistes pour ne pas que Google détecte la facticité du réseau et ne pénalise les sites qui en font partie. Ce n’est pas pour rien que masquer les traces (footprints) permettant d’identifier un PBN est devenu un sujet d’engagement chaud, hautement plébiscité dans la sphère SEO. A tel point qu’en 2017, rares sont les conférences sur le référencement à faire l’impasse sur le sujet (pour avoir assisté au SEO by Night et à Que du Web cette année, je peux vous dire que la question du PBN était bien représentée). Notez que je parle ici du PBN construit uniquement dans le but de travailler son netlinking. A mon sens, un réseau de sites peut très bien être légitime sur une thématique et porter en cohérence l’offre de son client. J’y reviendrai.
La communauté SEO partagée
Il y a quelques jours, j’ai lancé un petit sondage sur Twitter pour prendre la température autour de cette question du PBN. L’enquête a très vite été relayée par de nombreux acteurs influents au sein de la communauté SEO (que je remercie au passage) ce qui a permis d’obtenir une participation intéressante (188 votes !) rendant le résultat d’autant plus parlant. Je vous laisse le découvrir en image :
On constate que la majorité des participants (un bon tiers, sans aucun jeu de mots) est déjà acquise à la cause du PBN. Le reste de l’opinion est plutôt équilibrée entre ceux qui considèrent qu’il s’agit d’un effet de mode (liée à une opportunité du marché) et ceux qui y voient une pratique dangereuse. A noter qu’1 votant sur 5 ne semble pas familier avec le concept.
Et si on parlait un peu d’éthique dans tout ça ?
Entrons à présent au coeur de la polémique : là où le bât blesse avec le PBN c’est précisément au niveau de l’éthique d’une telle pratique. Certains me diront “Ok Alex, t’es bien sympa mais l’éthique, bla bla bla… Monter un PBN n’est pas interdit à ce que je sache !” Et vous n’aurez pas totalement tort, car construire un réseau de sites – si on regarde de manière basique le sujet – ne revient ni plus ni moins qu’à créer des sites, point. En apparence, rien de mal à ça. Sauf qu’il ne faut pas oublier que lesdits blogs ou sites ne sont généralement pas érigés pour apporter une valeur ajoutée aux internautes mais pour servir un site tiers. Côté pertinence utilisateur donc, on repassera.
Les dangers du PBN industrialisé
Est-on prêt à servir 5, 10, 20, 50 sites aux contenus inutiles à l’internaute pour 1 qui devrait mériter son attention ?
A l’heure où la pratique du PBN commence à s’intégrer dans une logique de netlinking industrialisé (qui a dit que c’était la nouvelle poule aux œufs d’or du SEO ?) le risque est grand que la production de réseaux de sites en masse se fasse au détriment de la qualité des contenus. Car la question est bien là : est-on prêt à servir 5, 10, 20, 50 sites aux contenus inutiles à l’internaute pour 1 qui devrait mériter son attention ? Je vous invite à méditer là-dessus. A titre personnel, imaginer le web de demain habité (pour ne pas dire pollué) par un nombre croissant de sites satellites “poubelle” ne me fait pas rêver.
Les limites du “Spirit SEO”
Alors oui, je ne vais pas vous le cacher, quand on est SEO on aime généralement jouer avec les règles et bonnes pratiques énoncées par Google, voir celles que l’on peut contourner ou transgresser, flirter avec la ligne rouge, tester les réactions du moteur dans un environnement où on est tenté de se dire que “tous les coups sont permis”… C’est d’ailleurs ce que certains qualifient de “Spirit SEO” et je valide cette approche. En effet, seul cet état d’esprit permet de véritablement comprendre/mesurer les contours et la portée de notre métier. Mais ça ne veut pas pour autant dire que toutes les pratiques se valent et que la fin justifie toujours les moyens. Savoir n’est pas forcément faire. Chacun de nous doit pouvoir se regarder en face et valider que sa méthode va ou non dans le sens de l’intérêt de l’utilisateur. Car c’est avant tout pour lui, et lui seul, que nous travaillons. Ne l’oublions pas.
Mon avis (qui n’engage que moi) : faire fi des règles, en reléguant l’intérêt de l’internaute au second plan, pour entretenir le “Spirit” dans le cadre d’un projet expérimental qui n’engage que vous : pourquoi pas. Mais se dire professionnel du référencement et vendre à vos clients une méthode généralisant un web artificiel n’est pas responsable.
Conclusion : posez-vous les bonnes questions
Je vous ai parlé de la pratique consistant à industrialiser le PBN et ses conséquences sur la qualité du web, ça c’était pour le côté négatif (sale, beurk, black hat, tout ça…) Mais sachez qu’il existe un côté que je qualifierai de “compromis” entre l’application d’une méthode qui peut fonctionner (si elle est techniquement bien construite) et qui pour autant ne pourrit pas le web en servant une soupe indigeste et sans intérêt au pauvre internaute perdu dans les limbes de Google.
Oui au PBN responsable !
Certains se diront peut-être que je suis naïf, mais je crois qu’une approche “grey hat” du PBN pourrait tous nous réconcilier. Je m’explique : si avant de vous lancer tête baissée dans la construction d’un PBN (parce que vous avez entendu que “ça marchait”…), vous preniez davantage le temps de considérer le projet de votre client, la valeur ajoutée apportée par son site, alors vous seriez en mesure de savoir si la création d’un ou plusieurs sites annexes permettrait d’étoffer, de compléter, vulgariser le contenu qu’il propose. Ainsi, le ou les site(s) créé(s) apporteraient une vraie valeur ajoutée au projet de votre client. Si vous êtes dans ce cas de figure (et uniquement dans ce cas là), alors oui, vous pouvez considérer les techniques de construction d’un PBN pour appuyer une stratégie de netlinking pérenne. Votre PBN sera alors construit dans l’intérêt de l’internaute et vous y produirez un contenu à valeur ajoutée, qui produira un trafic qualifié vers le Money site de votre client. Une stratégie assurément gagnante sur le long terme et bien moins dangereuse qu’un montage court-termiste irréfléchi !
Voilà, je vous laisse ici avec mon avis de consultant SEO sur la question. Et vous, quel est votre opinion sur le PBN ?
Je suis plutôt d’accord sur l’intérêt de construire un réseau de sites qui ai un sens. A partir de là je pense qu’on est sur une vraie valeur ajoutée. Et c’est tout à fait possible de rendre ce réseau légitime. On en a fait une BD que je linke dans ma signature, si tu veux la reprendre n’hésites pas, ça peut faire marrer tes lecteurs.